Déformations Crâniennes du Nourrisson : Définition, Mécanisme et Prise en charge

Mon bébé a le crâne plat (Plagiocéphalie, Brachycéphalie) : comment l'aider ?

Guillaume COLLET

Kinésithérapeute Pédiatrique D.E. - Rouen

Bien que la longueur de la page puisse être décourageante, nous vous invitons à lire l’ensemble, pour bien saisir les tenants et les aboutissants !

A noter que cette page est créée dans le contexte de confinement lié au Coronavirus-CoVid19 ; elle n’a pas vocation a remplacer une prise en charge kinésithérapique, qui sera plus individualisée à votre nourrisson, et plus efficace ; mais seulement à donner quelques outils aux familles en l’absence de prise en charge actuelle.

Les Recommandations de la HAS

Après de nombreux mois de travail, la HAS a publié des recommandations vis à vis des déformations crâniennes du nourrisson (plagiocéphalie / brachycéphalie).

Quel en est le contenu ? Comment les interpréter ? Concrètement, que proposer aux nourrisson ?

Il n’est pas nécessaire de les lire entièrement ; sachez simplement que le contenu de cette page est largement étayé scientifiquement.

Quelques points clés

➡️ Force est de constater que la Kinésithérapie est largement mentionnée, et que son rôle est primordial dans la Prise en charge de la Plagiocéphalie.

➡️ Les déformations crâniennes positionnelles (plagiocéphalies, brachycéphalies), méritent une attention particulière, et ne doivent aucunement être banalisées ou négligées.

➡️ Nous avons des armes préventives pour en réduire la fréquence comme la sévérité, et des armes curatives pour les traiter, ici bien mises en valeur, le tout dans un profond respect du confort de l’enfant et de son développement psycho-moteur.

➡️ La prise en charge ostéopathique, souvent prisée en première intention par les parents, n’a pas montré son efficacité. Elle peut être envisagée en complément de la prise en charge kinésithérapique, dans certains cas. Le kinésithérapeute est le mieux placé pour en évaluer la nécessité, et vous orienter vers un professionnel.

Sommaire

7 réponses

  1. Bonjour,
    On ne comprend pas le bloc de 6 photos en bas de page : est-ce l’évolution du même enfant au fil du temps (et à quels âges) ? Ou bien plusieurs enfants ?

    1. Bonjour,
      Il s’agit du même enfant, pris en photo à intervalle régulier durant le traitement par Orthèse. Sur la première photo l’enfant à environ 6 mois, sur la dernière environ 12 mois.

  2. Bonjour,
    Comment puis-je trouver un praticien (kiné) qui accompagne et propose des soins concernant la plagio/brachycéphalie svp ?
    Aucune liste nulle part, les quelques recherches que j’ai pu faire ne sont pas probantes.
    Je vous remercie !

    1. Bonjour,
      Où vous situez vous géographiquement ?
      Vous trouverez des annuaires sur les sites de certaines associations régionales, mais pas toutes…
      Il n’y a pas (encore) d’annuaire nationale de kinésithérapeutes pédiatriques.
      cordialement

    2. Selon votre département, il existe des listes de praticiens pediatriques.
      Dans le 44 il ya le réseau COKILLAGE par exemple et d’autres réseaux du genre existent dans d’autres régions.

  3. Bonjour,

    Mon fils de 5 mois à une plagiocéphalie. Il fait actuellement des séances de kiné. La spécialiste nous a parlé du casque/orthèse.

    Savez-vous où pouvons nous trouver un praticien sur Rouen pour nous en dire plus et nous faire un devis, car il semblerait que le coût soit élevé et non prise en charge.

    Ce n’est pas une décision à prendre à la légère et nous souhaitons savoir si c’est nécessaire.

    1. Bonjour,

      En effet c’est une décision à prendre après réflexion, en toute connaissance de cause.
      Le kinésithérapeute peut émettre une indication, mais ne fabrique pas lui même.

      Il s’agit d’un kiné en libéral ?

      Vous pouvez demander un second avis au CHU (02.32.88.80.99), auprès d’Isabel Laso Alvaro, qui propose une consultation spécifique pour les orthèses craniennes.
      Attention, l’age limite pour une orthèse est de 6 mois, contactez la rapidement.
      L’entreprise qui fabriqque le casque est généralement Orthofiga (Danielle Cieux), le cout est relativement raisonnable, et le suivi sérieux. Elle ne fera pas de casque si l’indication n’est pas claire.

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❗️“Le couchage à plat sur le dos strict pour le sommeil est recommandé pour prévenir la mort inattendue du nourrisson (MIN). Le principal facteur de risque de la MIN est le couchage en position ventrale”

❗️“Le principal facteur de risque des déformations crâniennes positionnelles (DCP) est la limitation de la motricité libre et spontanée du nourrisson par défaut de mobilité propre ou par contrainte environnementale externe

❗️“L’examen clinique est habituellement suffisant pour poser le diagnostic de DCP. L’imagerie est rarement nécessaire”

 “Dans les DCP constituées associées à un défaut de mobilité cervicale, l’association précoce de recommandations positionnelles et de kinésithérapie à orientation pédiatrique est l’intervention de choix.”

 “La kinésithérapie doit être prescrite systématiquement en cas de défaut de mobilité cervicale, en complément des conseils de repositionnement chez le nourrisson présentant une DCP constituée.”

 “Plus le traitement est prescrit tôt (durant le premier mois de vie), plus les chances de normalisation sont importantes.”

D'ou vient la plagiocéphalie / brachycéphalie ?

Un nourrisson, habituellement, tourne la tête des 2 cotés alternativement, un bras tendu et l’autre replié (position dite Posture Asymétrique du Cou ou PTAC). Il va maintenir cette position plusieurs minutes, puis changer de côté.

Croissance du crâne
Croissance du crâne

Lorsque la tête est tournée, la partie qui est en contact avec la surface ne grandit pas (le poids de la tête sur la surface rigide exerce une force suffisante pour bloquer la croissance osseuse), tandis que la partie qui est en décharge grandit.

PTAC
Posture Tonique Asymétrique du Cou
Mecanisme
Inhibition de la croissance à l'origine de la plagiocéphalie

En cas de rotation majoritairement d’un coté (plus de 75% du temps), il n’y a plus d’alternance de croissance : le crâne ne grandit que d’un côté. La plagiocéphalie n’est donc pas un aplatissement d’un coté du crâne, mais une asymétrie de croissance : cette notion est essentielle à retenir, car cela signifie que si on amène le nourrisson à tourner la tête de l’autre coté, le coté “plat” de son crâne va pouvoir grandir à son tour !

La plagiocéphalie est donc la conséquence de l’absence de mobilité. Si on permet à bébé de tourner la tête des deux cotés, le mécanisme pourra donc s’inverser, et le crâne pourra retrouver une forme harmonieuse !

La principale cause (80% des cas) de rotation préférentielle est une asymétrie posturo-motrice, dont l’origine n’est pas toujours possible à déterminer. Il s’agit généralement d’une habitude liées aux contraintes pendant la grossesse : le foetus, dans le dernier trimestre, manque de place, ne peut pas tourner la tête, et garde donc toujours la même position. Il commence à faire des expériences (il tète sa main, entend davantage d’un coté, “voit” plus d’un coté…), il découvre donc bien un coté, mais pas l’autre. Après la naissance, la fatigue est telle (il doit soudainement respirer, digérer, s’alimenter, réguler sa chaleur, traiter énormément de stimulations, lutter contre la pesanteur) qu’il n’est pas en mesure de découvrir le 2e coté : il reste de son coté préférentiel.

Certains nourrisson “résorbent” spontanément cette asymétrie, avec l’aide de leurs parents. D’autres ont plus de difficultés, d’autant que certains facteurs de leur environnement peuvent compliquer cette tâche : les installations contraignantes.

Les installations à éviter :

Le transat : il place l’enfant en semi-pesanteur ; en général il est assez mou au niveau de la tête, ce qui limite la mobilité.

La balancelle : comme le transat, mais en mouvement, ce qui invite moins l’enfant à bouger par lui même.

Doumou

Le doumou : micro-billes dans lesquelles le nourrisson s’enfonce, il est alors incapable de bouger sa tête.

Le cosy : élément de sécurité indispensable en voiture, mais il n’est pas du tout adapté à la motricité du nourrisson : la tête est calée, elle ne peut pas tourner, les mains ne peuvent pas remonter vers la bouche ou être portée au regard. Le Nourrisson est “engoncé” dedans.

Cale Tête

Le cale-tête en sommeil : annoncé comme anti-tête plate, il limite les mouvements de tête, et favorise donc en réalité les déformations, notamment la brachycéphalie.

Le cocoonababy : utile pour les enfants nés prématurément ou à risque de pathologie neurologique, mais inutiles pour les enfants nés à terme et sain ; il ne fait que restreindre les mouvements.

De manière générale, toute installation limitant la motricité de l’enfant, en sommeil comme en éveil, va favoriser le développement d’une plagiocéphalie.

En effet, un chiffre est à retenir : chaque heure par jour passée dans un dispositif d’installation contraignant multiplie par 2 le risque de développer une déformation du crâne. 

Or, on arrive rapidement à plus d’une heure : 20min en voiture, 15min de transat après chaque biberon… 

Impératif : ne laissez jamais dormir un nourrisson dans un transat, balancelle, doumou, ou même Cosy ! Transférez le dans un lit ou dans une poussette à plat !

Bien entendu, l’utilisation de matériel de puériculture n’est pas interdit. Mais il convient de l’utiliser de manière raisonnable  et mesurée, et de lui préférer des alternatives favorisant la liberté de mouvement du nourrisson.

Kinésithérapie et continuité à Domicile

La prise en charge kinésithérapique, qui doit être poursuive à domicile, s’effectue en 3 temps :

  1. S’assurer que l’enfant peut effectuer des rotations de tête complète
  2. Libérer la motricité de l’enfant
  3. Stimuler la motricité de l’enfant pour en rétablir la symétrie

L’objectif de cette rééducation est d’amener l’enfant à tourner par lui même la tête du coté non exploré, à automatiser ces rotations, de manière à les réaliser au début selon les stimulations qu’un tiers (parent, thérapeute, assistante maternelle) lui propose, puis en éveil spontanément.

Lorsque ces rotations seront réalisés fréquemment et spontanément, sans stimulation spécifique, quand le bébé se sera suffisamment “entrainé”, il les réalisera également dans son sommeil : les appuis sur son crâne seront inversés, le coté qui n’a pas grandi sera alors libre de grandir à son tour.

La temporalité est variable d’un bébé à l’autre, et selon la continuité à domicile. Généralement l’automatisation en éveil est acquise en 3 à 6 semaines, peu après en sommeil. 4 semaines plus tard, un début d’amélioration au niveau de la déformation du crâne commence à être visible.

Il s’agit d’une rééducation qui se doit de suivre le rythme du développement de l’enfant, elle dure donc plusieurs semaines à mois.

1. S'assurer que l'enfant peut effectuer des rotations de tête complète

Il s’agit de vérifier les longueurs musculaires : le nourrisson parvient il à tourner la tête aussi loin d’un coté que de l’autre par lui même, lorsqu’il explore son environnement ?

En l’aidant, en douceur, avec une main sous sa tête, son menton dépasse-t-elle son épaule de chaque coté ? Manifeste-t-il un inconfort d’un coté ?

Cela va donner une indication sur les moyens à mettre en oeuvre : une asymétrie sans rétraction musculaire va se traiter uniquement avec des séances de stimulations sensorimotrices et une continuité à domicile.

En cas de rétraction de longueur, une posture nocturne avec appareillage sur mesure (matelas cervico-céphalique) peut être envisagée. C’est votre kinésithérapeute qui pourra juger cela nécessaire, en concertation avec un Chirurgien Orthopédique Pédiatrique.

Poursuite
Poursuite aidée

2. Libérer la motricité de l'enfant

Pour que l’enfant bouge, il faut qu’il puisse bouger ! Surtout si – de lui-même – bouger est rendu difficile par une asymétrie posturo-motrice.

Le temps passé en installation contraignante doit donc être le plus réduit possible ; préférez les principes de motricité libre.

Demandez-vous toujours, en regardant votre nourrisson : “si il voulait bouger, le pourrait-il ?”. Si la réponse est “non”, demandez vous comment vous pourriez l’installer autrement.

Car il existe des alternatives :

Transat

Souvent utilisé comme “anti-reflux” après un biberon, son efficacité n’a jamais été prouvé ! Vous pouvez tout à fait mettre votre nourrisson au sol juste après le biberon.

    • Si il régurgite sans montrer de signe d’inconfort, c’est un reflux naturel du nourrisson, davantage pénible pour les parents, qui nettoient, que pour le nourrisson.
    • Si il est inconfortable, ce n’est pas le transat qui va résoudre le problème du Reflux Gastro-Oesophagien ! Parlez en plutôt à votre médecin pour mettre en place un traitement adapté.

Vous ne voulez pas le mettre immédiatement au sol ? Un temps en portage (écharpe, porte bébé, dans les bras) favorisera davantage la digestion que le transat !

Tapis jeux
Portage

Cosy

C’est un siège auto, il doit rester DANS la voiture ! Il n’a aucune raison d’en sortir.

Sortez le bébé du cosy, mais laissez le cosy dans la voiture !

Vous pouvez installer votre bébé

  • en portage (écharpe ou porte bébé),
  • ou en poussette :
    • nacelle généralement avant 4-5 mois
    • ou “hamac“, parfois appelée “assise“, en position la plus allongée possible, en relais de la nacelle vers 4-5 mois

Ainsi, votre bébé sera libre de bouger !

Poussette Hamac

Cales-têtes en sommeil

Inutile, à retirer d’urgence. C’est le bébé qui tournera la tête de lui même, inutile de lui tourner la tête passivement.

Cocoonababy

Un enfant ayant besoin de contenance (qui se réveille brusquement par exemple, en raison de Réflexes de Moro) pourra être emmailloté, ou installé de manière adapté (Attention, les installations en sommeil doivent être évoquées avec le kinésithérapeute effectuant la prise en charge ; une mauvaise installation peut être dangereuse pour le nourrisson).

Sommeil
Emmaillotage

Tapis au sol

Un nourrisson a besoin d’être installé au sol, sur un tapis ferme et confortable.

Un tapis d’éveil (mou, type couette) peut-être utilisé, mais ne permet pas au nourrisson de prendre des appuis au sol pour bouger. De même, une arche peut être utilisée à partir de 5 mois environ (très peu utile plus jeune), placée au dessus du nombril du nourrisson, pour l’inciter à remonter les jambes et à taper dans les jouets, mais n’est pas intéressante avant cet âge, car elle ne va que limiter l’exploration de l’environnement.

L’idéal reste un tapis de motricité, suffisamment épais, imperméable pour être facilement nettoyé, pliable pour être rangé une fois que bébé dort… Nous vous conseillons 2 modèles, dont la qualité est satisfaisante : Wesco et Ikéa

Méfiance envers les “dalles puzzle”, dont la composition peut être toxique, selon la marque et la provenance…

Tapis Ikéa Plufsig

3. Stimuler la motricité de l'enfant pour en rétablir la symétrie

Bébé est désormais bien installé au sol, libre de bouger. Mais il ne va pas soudainement tourner la tête du coté qu’il a négligé depuis plusieurs semaines, voire mois ; il va falloir l’aider !

Il est important de se souvenir que le développement du nourrisson est sensorimoteur, c’est à dire que sa motricité se développe en réponse aux stimulations sensorielles de son environnement.

Nous allons donc chercher à surprendre bébé, en lui proposant des expériences sensorielles du côté le moins utilisé (quelques idées de jouets ici) :

  • visuelles : attention, la vision est le seul sens immature à la naissance, il se développe progressivement jusqu’à 12 mois. Plus le nourrisson est jeune, plus il voit flou, en noir et blanc, et proche. Il perçoit tout de même bien les lumières surtout dans la pénombre, et les contrastes
Vision Nourrisson
  • auditives : les nourrissons sont passionnés par les bruits ; hochet, maracas, clochettes, tambourin, baton de pluie, livre sensoriel qui “crépite”…
  • tactile : hochet en plastique bien sur, mais pas seulement ! Du bois, du métal (petite cuillère, clochettes), des tissus variés, des textures “gluantes“, du coton mouillé, un sachet de compresse…
  • odorat : une écharpe de maman, un t-shirt de papa… ou l’inverse !
  • goût : n’empêchez pas le nourrisson de porter les jouets à la bouche (en restant en toute sécurité bien sur : pas de petit morceau) ! Cela fait partie des explorations nécessaires.
  • vibrations : les enfants sont sensibles à cette sensation. Certains anneaux de dentition sont intéressants.

La seule stimulation que nous n’utiliserons pas : les écrans !

Ils sont au contraire délétères : ils empêchent le bon développement du système visuel, favorisant l’apparition de troubles visuo-spatiaux. Par ailleurs, un nourrisson qui joue dans une pièce avec la télévision allumée, même sans la voir, aura une motricité ralentie, moins variée, car le son suffira à le déconcentrer, il cherchera d’où proviennent les voix, la musique qu’il entend, sera surpris par l’augmentation du son de la publicité…

Clochette

En pratique : jouer avec bébé

Les vidéos, réalisées dans le cadre d’une prise en charge et non à destination spécifique de cette page, ne comportent pas de son ; merci de votre compréhension

Quelle installation proposer à votre bébé ? Quelles stimulations ? Voici quelques idées. 

Il est indispensable que la tenue de bébé soit assez souple pour pouvoir bouger : pas de vêtement trop serrés ou trop petits : le confort passe avant la mode ! L’idéal est de le mettre en body, à condition que la pièce soit assez chauffée

Assis dans votre canapé, ou votre lit, les jambes repliées, installez votre bébé face à vous. Il sera probablement curieux de vous regarder, ce qui amènera déjà sa tête dans l’axe. Prévoyez une variété de jouets à coté de vous : faites lui écouter des sons du coté à stimuler, caressez doucement son bras ou sa main avec des textures différentes…

Cette position est particulièrement intéressante pour les bébés jusqu’à 2-3 mois, elle favorise l’interaction, les nourrissons acceptent généralement de rester plus longtemps qu’au sol.

Au sol, bébé allongé sur le dos, vous pouvez vous mettre face à lui. Prévoyez ici aussi des jouets à lui faire écouter, regarder, sentir, toucher doucement en lui frottant sur le bras, la main, la joue. Incitez le à tenir les objets en lui plaçant dans la main, ou à saisir par lui même si il a plus de 3 mois.

Sur le ventre, bébé travaille son tonus, en se redressant, ce qui est essentiel pour son développement moteur, et lui permettra de bouger davantage de manière générale, ce qui nous intéresse dans le cadre de la plagiocéphalie.

Mais cette position peut être fatigante à son âge ! Il faut donc faire diversion et l’encourager. Aidez bébé à se tourner du dos vers le ventre en repliant l’une de ses jambes (Voir Vidéo), puis gardez une main sous son thorax, ce qui réduira les contraintes sur ses épaules, qui sont fragiles (supportez vous longtemps de rester sur le ventre, à la plage par exemple ?) : c’est le redressement de sa tête et de son dos qui nous intéresse, et non le renforcement de ses épaules.

Placez un miroir face à lui, cela l’intéressera s’il parvient à redresser suffisamment la tête, un livre sensoriel sous les mains et/ou un bâton de pluie peuvent également l’occuper. Et encouragez-le !

S’il pleure, retournez sur le dos ; le ventre ne doit pas être une mauvaise expérience !

Combien de temps jouer avec bébé ? Le temps qu’il veut bien ! 5min, 10, 20, 30… Il vous dira quand il en a assez ! N’hésitez pas à renouveler des sessions de jeu plusieurs fois par jour, dès que bébé est éveillé et calme (ni faim ni sommeil) !

L'orthèse Crânienne ou Casque

Ses mérites sont vendues par certaines sociétés, et de nombreux parents le voit comme la solution miracle, pourtant l’orthèse crânienne n’est que le moyen de dernier recours.

Elle ne doit jamais être envisagé en première intention, mais seulement comme un moyen de rééducation, en complément de la prise en charge sensorimotrice. Plusieurs conditions à remplir pour poser une indication de casque : 

  • le nourrisson doit être âgé de 6 à 6,5 mois au moment de la livraison de l’orthèse : ce qui signifie une consultation puis prise de mesure entre 5 et 6 mois. Au delà de 7,5 mois, une mise en place d’orthèse est inefficace.
  • les mesures crâniennes doivent atteindre des scores précis : ODD > 16mm ; IC > 95-97% ; association des 2 critères atténués mais tout de même sévères.
  • Le nourrisson ne doit pas présenter d’hypotonie ou de syndrome associé.

Une exception est à noter : dans le cas où, pour différentes raison, la prise en charge rééducative débute tardivement (5 mois ou après), et si la déformation est sévère, il peut être nécessaire de décider dès le début de la rééducation de mettre en place une orthèse, afin de ne pas “dépasser” l’âge limite. Parlez en avec votre kinésithérapeute !

Une orthèse crânienne correctement fabriquée est très efficace, et permet une nette amélioration orthopédique. En aucun cas elle n’agira sur le développement moteur : elle vient donc en complément de la prise en charge motrice.
 
ATTENTION : certaines sociétés font un véritable commerce de ces orthèses, en promettant des résultats miraculeux aux parents, pour des sommes astronomiques !
Une orthèse coûte environ 650€, le prix variant d’une région à l’autre. Un prix dépassant les 1000€ doit alerter !
Toutes les orthèses, malgré des noms différents, sont fabriquées exactement pareil : Plastazote (plastique rigide) à l’extérieur et mousse à l’intérieur.

L’Association des Kinésithérapeutes Pédiatriques du Territoire Normand

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7 réponses

  1. Bonjour,
    On ne comprend pas le bloc de 6 photos en bas de page : est-ce l’évolution du même enfant au fil du temps (et à quels âges) ? Ou bien plusieurs enfants ?

    1. Bonjour,
      Il s’agit du même enfant, pris en photo à intervalle régulier durant le traitement par Orthèse. Sur la première photo l’enfant à environ 6 mois, sur la dernière environ 12 mois.

  2. Bonjour,
    Comment puis-je trouver un praticien (kiné) qui accompagne et propose des soins concernant la plagio/brachycéphalie svp ?
    Aucune liste nulle part, les quelques recherches que j’ai pu faire ne sont pas probantes.
    Je vous remercie !

    1. Bonjour,
      Où vous situez vous géographiquement ?
      Vous trouverez des annuaires sur les sites de certaines associations régionales, mais pas toutes…
      Il n’y a pas (encore) d’annuaire nationale de kinésithérapeutes pédiatriques.
      cordialement

    2. Selon votre département, il existe des listes de praticiens pediatriques.
      Dans le 44 il ya le réseau COKILLAGE par exemple et d’autres réseaux du genre existent dans d’autres régions.

  3. Bonjour,

    Mon fils de 5 mois à une plagiocéphalie. Il fait actuellement des séances de kiné. La spécialiste nous a parlé du casque/orthèse.

    Savez-vous où pouvons nous trouver un praticien sur Rouen pour nous en dire plus et nous faire un devis, car il semblerait que le coût soit élevé et non prise en charge.

    Ce n’est pas une décision à prendre à la légère et nous souhaitons savoir si c’est nécessaire.

    1. Bonjour,

      En effet c’est une décision à prendre après réflexion, en toute connaissance de cause.
      Le kinésithérapeute peut émettre une indication, mais ne fabrique pas lui même.

      Il s’agit d’un kiné en libéral ?

      Vous pouvez demander un second avis au CHU (02.32.88.80.99), auprès d’Isabel Laso Alvaro, qui propose une consultation spécifique pour les orthèses craniennes.
      Attention, l’age limite pour une orthèse est de 6 mois, contactez la rapidement.
      L’entreprise qui fabriqque le casque est généralement Orthofiga (Danielle Cieux), le cout est relativement raisonnable, et le suivi sérieux. Elle ne fera pas de casque si l’indication n’est pas claire.

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